Illustration Sandrine Gestin
SOMMAIRE
Éditorial
JP Fontana, S Nicot
Présentation
Sur le bord
Le signe des Gémeaux
Lettre de Claerista à l’hermite très saint
Les naufrageurs
De Profundis
La Sainte Alliance
Delta suivi de Léa
Qu’est ce que je peux faire ?
Les mondes intérieurs
Le drame d’une mère porteuse
Des cheveux et des yeux
Amours très roses
Perles de l’Imaginaire
M Hermant, S Calteau, JP Fontana
Nous avons reçu
Ch Brignon, M Hermant, JP Fontana
ÉDITORIAL
Comme je me l’étais promis depuis près de vingt ans, l’occasion m’est enfin donnée de rendre justice à l’une des auteures les plus discrètes mais surtout les plus originales de l’imaginaire francophone, bien trop tôt disparue. Cette occasion, je la dois bien entendu à l’association qui édite cette revue. Mais elle n’aurait pu se concrétiser sans l’accord et l’aide précieuse de Claire Renard-Bonton, la nièce de Christine. Cependant je la dois tout autant à ceux qui, avant moi, se sont employés à rééditer quelques-uns de ses textes. Je pense tout naturellement à André-François Ruaud, mais aussi à ses fidèles amis que furent, entre autres, Jean-Pierre Andrevon, Jacques Goimard, Michel Jeury et combien d’autres que je ne saurais citer ici.
Ce recueil a été sous-titré : “Les œuvres oubliées”. Il s’agit bien entendu d’une litote, les textes réunis ici, dont la plupart sont de véritables chefs-d’œuvre, n’ayant jamais connu d’édition en volume, pas plus dans le recueil Le Temps des cerises publié chez Kesselring en février 1980 et qui rassemblait onze nouvelles, que dans À la croisée des parallèles paru chez Denoël en avril 1981, comportant dix nouvelles, ou encore dans la réédition du roman La Mante au fil des jours paru au Fleuve Noir en mars 1998 et qu’accompagnaient pas moins de dix sept nouvelles.
À propos de ce numéro de Gandahar, je cède la plume à Stéphanie Nicot, qui fut la directrice et la rédactrice en chef de la revue Galaxies de 1996 à 2007, qui dirige la collection science-fiction de chez Scrineo depuis 2016 et qui assume présentement la fonction de directrice artistique des Imaginales à Épinal.
Jean-Pierre Fontana
ll reste beaucoup à dire et à écrire sur l’œuvre de Christine Renard. Il reste aussi beaucoup à publier : les inédits sont encore très nombreux, même si certains textes (en particulier des poèmes et des récits de littérature générale), écrits au début de sa carrière, sont plus intéressants d’un point de vue critique que d’un point de vue proprement éditorial.
Dans l’ensemble d’ailleurs, la science-fiction de Christine Renard demeure moderne, contemporaine et me semble plus appelée à durer qu’une partie de son fantastique. Il faut cependant veiller à relativiser ce jugement : les meilleurs récits fantastiques de Christine Renard, comme La Mante au fil des jours, Le Crocodile, Le Goût du sel ou Miroir, miroir, sont de petits bijoux d’intelligence et de ressort dramatique.
Les textes publiés dans ce numéro de Gandahar, outre leur intérêt littéraire, permettent de corriger le portrait parfois “rose bonbon” que certains ont tracé au fil des critiques et des articles… Il est temps de rendre hommage à l’auteur en offrant au lecteur une vision moins lénifiante d’un écrivain de talent, aux récits en demi-teinte, mais parfois sulfureux pour l’époque. Christine Renard ou la tendresse et la sensibilité ? Sans doute. Mais aussi la révolte et la passion !
Ce refus des intolérances, des répressions et des tabous, qui structure toute l’œuvre, s’explique aisément : Christine Renard le fait dire tranquillement à l’un de ses personnages : « J’ai un goût pervers pour le bonheur.»
Stéphanie Nicot
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